Les mandarines sont cultivées depuis des milliers d’années en Chine. Elles furent introduites en Europe par les Portugais au début du XIXe siècle, d’abord en Angleterre puis à Malte, en Sicile et en Algérie. C’est justement dans ce dernier pays que la clémentine vit le jour, à la fin du XIXe siècle, à la suite d’une hybridation entre le mandarinier et l’oranger.
Elle fut baptisée ainsi par la Société Algéroise d’agriculture en l’honneur de Vital Rodier, appelé frère Clément au sein de sa communauté des Petits Frères de l’Annonciation, qui s’occupait de l’orphelinat de Misserghin près d’Oran. Passionné d’horticulture, il s’y occupait notamment des jardins, où il sélectionna un arbre atypique dont les fruits, plus précoces que les mandarines communes, plaisaient beaucoup aux enfants de l’orphelinat.
Elle est un exceptionnel fruit de bouche, à déguster à n’importe quelle heure de la journée. En cuisine, son zeste et son jus sont très intéressants pour les plats salés ou les desserts. Le chef Jamie Olivier glace des carottes rôties avec du jus de clémentine, ou en glisse des quartiers dans une salade de Noël réunissant roquette, trévise, mozzarella, speck, menthe, copeaux de parmesan et vinaigrette à l’huile d’olive et jus de citron. Yotam Ottolenghi en fait lui aussi des merveilles, notamment dans un poulet rôti au fenouil, aux clémentines et à l’arak, ou dans un gâteau aux amandes parfumé de zeste râpé de plusieurs clémentines et arrosé d’un sirop réalisé avec leurs jus.
Dans notre verger, l’arbre a un port exceptionnel, très retombant, à l’image d’un saule pleureur. Il semble pauvre en fruits, mais en s’approchant, surprise : les clémentines, abondantes, sont regroupées sous la « jupe » !